EXPOSITION AU BRUIT  |  4 MIN DE LECTURE

L’intolérance aux sons : un réel problème

Francis L'Africain

Écrit par Élise Lévesque

Audiologiste

Qui n’a pas déjà grincé des dents en entendant glisser des ongles sur un tableau ou sursauté lorsqu’un ballon éclate? Toutes ces réactions sont normales. En général, ces sons arrivent peu souvent et n’affectent pas trop notre vie. Chez certaines personnes, cependant, la réaction négative à certains sons peut être beaucoup plus intense et envahissante : incapacité à tolérer tous les sons aigus, évitement des fêtes en raison des bruits, incapacité à sortir de chez soi sans porter des bouchons, etc. Ces problèmes se déclinent en plusieurs catégories 

Les types d’intolérance aux sons

1. L’hypersonie 

L’hypersonie est un phénomène qui accompagne la plupart des pertes auditives. Il se définit par une augmentation anormalement rapide de la perception d’intensité chez les personnes malentendantes. Par exemple, un son de 60 dB est perçu comme à peine audible, et un son de 75 dB est perçu comme beaucoup trop fort. Ainsi, la majorité des oreilles ayant une perte d’audition, bien qu’elles réagissent moins aux sons faibles, réagissent tout autant aux sons forts que les oreilles qui entendent bien. C’est la raison pour laquelle on ne doit pas crier trop fort pour se faire comprendre d’une personne qui n’entend pas bien : ce sera trop fort pour elle aussi! 

2. L’hyperacousie 

L’hyperacousie est une tolérance réduite aux sons, dès qu’ils sont un peu forts. Par exemple : le bruit de la vaisselle qui se frappe, le son de la circulation des voitures et des camions, les cris d’enfants. Autrement dit, des sons jugés comme modérément forts par une personne normale sont jugés comme extrêmement forts par une personne atteinte d’hyperacousie. Ce phénomène n’est pas nécessairement accompagné d’une perte auditive. L’hyperacousie peut être présente dans les deux oreilles ou dans une seule. Il y a plusieurs causes possibles à l’hyperacousie incluant les traumatismes crâniens et les atteintes de l’oreille comme une exposition à un bruit très fort. 

L’hyperacousie est souvent accompagnée d’un acouphène. 86% des hyperacousiques ont aussi un acouphène. 

3. La misophonie et la phonophobie 

La misophonie est le dégoût pour certains sons et la phonophobie est la peur de ceux-ci. Contrairement à l’hypersonie et l’hyperacousie, les sons dérangeants peuvent être faibles, par exemple entendre une personne mâcher de la gomme, mastiquer, respirer, etc.  

Ces réactions négatives peuvent être liées à une association émotive à un son en raison d’un traumatisme lié à celui-ci ou à la présence d’un trouble obsessif compulsif.  

Que faire si j’ai une intolérance aux sons? 

Le premier réflexe de plusieurs personnes est d’éviter les sons qui les agressent en les bloquant avec des bouchons. Pourtant, cette façon de faire n’est pas gagnante à long terme et peut même empirer le problème! 

En effet, s’isoler dans le silence augmente la sensibilité de notre système auditif aux sons et fait que l’intolérance s’accroit encore plus. Comme un cercle vicieux, cela mène à rechercher toujours plus de moyens pour couper les bruits.  

Si vous voulez diminuer votre intolérance, il est plutôt recommandé de faire une évaluation de votre condition et d’entreprendre une thérapie de désensibilisation auditive. N’hésitez pas à consulter pour obtenir du soutien! 

Vous avez des questions? Un membre de l’équipe ODYO se fera un plaisir de vous répondre! 

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